Eglise Saint-Léger à Vicq-sur-Gartempe



On trouve trace en 1080 d’une église Sainte Serenne à Vicq. Celle-ci n’est pas l’église actuelle dont la construction est postérieure puisque datant du 12è siècle. L’église Sainte Serenne était probablement la chapelle d’un ancien prieuré du même nom. On trouve des traces de ce prieuré dans la rue Sainte Serenne (rue descendant à la Gartempe le long du presbytère) mais l’église a complètement disparu.

La première église paroissiale de Vicq était probablement l’église Saint Maurice située dans le village des Guyots qui était alors le centre bourg de la paroisse. Cette église a été presque complètement détruite et une maison construite sur ses ruines. L’église Saint Léger était à l’origine la chapelle d’un prieuré dépendant de Saint Cyprien de Poitiers. Face à l’église, un petit portail en pierre surmonté du Sacré-Cœur semble être la seule trace de ce prieuré. Elle possède une nef à croisées d’ogives, des chapiteaux feuillagés, de charmants modillons historiés et des culs de lampe caricaturaux. Curieusement, le haut des fenêtres du clocher ne dépasse pratiquement pas le faîtage du toit (peut-être à cause d’une reconstruction complète du toit au XIXè siècle). La haute flèche en ardoise semble bien anachronique sur cette sobre chapelle romane du 12è siècle !

La belle et rare croix de pierre au dessus du portail est évidée au centre, symbole d’infini et de perfection. Le seul autre exemple de ce type de croix évidée dans la région se trouve sur l’église Notre Dame la Grande de Poitiers (actuellement invisible en raison des travaux sur cette église).

A l'intérieur

A l’intérieur, on trouve une intéressante statue de Saint Roch (transférée de l’abbaye de la Merci-Dieu après la révolution de 1789), deux beaux bénitiers sculptés, un portrait de saint André Hubert Fournet, fondateur (avec sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages) de la congrégation des filles de la Croix dites « sœurs de Saint André » dont le siège se trouve à la Puye. Enfin, on admirera le retable en bois doré du 17è siècle, récemment restauré. Le banc de pierre à l’extérieur de l’église servait probablement à exposer les cercueils avant la cérémonie des funérailles.

Le presbytère

Le presbytère, harmonieuse construction du 17è siècle a été donné à la paroisse par l’abbé Girault, curé de Pressac aux environs de 1830 grâce à l’insistante initiative d’André Hubert Fournet qui, bien que saint était fin diplomate et lui avait fait miroiter quelque récompense terrestre ou céleste. La municipalité de Vicq étudie actuellement l’usage futur de cette belle maison et de ce parc.



Cette église dépendait d'un prieuré qui était sous le patronage de l'abbaye Sainte-Croix d'Angles-sur-l'Anglin. Les bâtiments du prieuré ont disparu.

 

Le choeur de l'église, le clocher et la façade, de style roman, datent probablement de la deuxième moitié du 12e siècle, alors que la nef gothique daterait du 13e siècle. Le choeur a été rehaussé au-dessus de la corniche romane à une époque indéterminée.

 

A l'époque moderne, un bâtiment, peut-être le logis du prieuré, était accolé au nord de l'église. En effet, la présence, sur l'élévation extérieure nord de la nef, d'une porte murée, d'une baie murée et du piédroit chanfreiné d'une autre ouverture témoignent de l'existence d'un bâtiment disparu à cet emplacement. Ce bâtiment était détruit lors de la réalisation du plan cadastral en 1827. Sur ce plan cadastral, l'église présente un plan au sol similaire à aujourd'hui, à l'exception de la sacristie qui n'y figure pas. Celle-ci a donc été construite après cette date, probablement au 19e siècle.

 

En 1827, le maire de Vicq écrit au Ministre des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique, décrivant "l'état affligeant de l'église" et demandant une aide urgente pour la réparation. Il souhaite notamment réparer la charpente, refaire la couverture du clocher en ardoise, restaurer les contreforts et le dallage intérieur. Cette demande ne semble pas avoir été suivie d'effet.

 

Dans sa description de l'église de Vicq en 1860, Edouard de Fouchier mentionne cinq baies dans le choeur, mais seule la médiane est ouverte, car deux sont simulées et deux autres sont murées. Après 1860, deux fenêtres ont donc été ouvertes à nouveau et deux ont été percées. Les deux baies latérales pourraient dater de 1894 car les vitraux sont datés de cette même année. Sur une carte postale du début du 20e siècle, le percement de la baie sud de l'abside semble effectivement très récent. Les deux baies au sud de la partie droite du choeur, dont un oculus, semblent dater de la fin du 19e siècle. En 1878, le conseil de fabrique constate que l´Eglise est trop petite. Il est alors envisagé de construite deux chapelles latérales ou d'aménager une tribune. La tribune actuelle pourrait dater de cette période.

 

Les importants travaux réclamés par le maire en 1827 n'ont été engagés qu'en 1882. Ils ont été dirigés par l'architecte Lavergne et réalisés par l'entrepreneur A. Moricet. La réfection de la charpente et des toitures a été entreprise. La tuile plate qui couvrait auparavant le clocher a été remplacée par de l'ardoise. La nef et le choeur ont été couverts en tuile plate, comme c'était le cas précédemment. Un nouvel enduit a été appliqué à l'intérieur de l'église, tandis que les contreforts et le dallage intérieur ont été réparés. Sur les cartes postales du début du 20e siècle, le rejointoiement des contreforts au nord de la nef semble particulièrement récent. Une délibération du conseil municipal du 26 février 1928 approuve un devis de 10000 francs pour la réparation du clocher de l'église.

 

Source : Dossier de l’inventaire du patrimoine Poitou-Charentes


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Eglise St-Léger
Texte du dossier de l'inventaire
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