Connaître et valoriser notre patrimoine au bord des trois rivières Creuse, Gartempe et Anglin sont les objectifs majeurs de VGCA. Depuis sa création en 2000, l’association a engagé des actions culturelles afin de sensibiliser les habitants au patrimoine naturel, bâti et architectural de nos vallées et aux savoir-faire d’hier et d’aujourd’hui.
Le point d’orgue de ces manifestations se situe tous les mois de juin au cours de la Journée du Patrimoine de Pays, organisée autour d’un thème national. Après l’agriculture, le bois, la pierre, le fer et le verre, le bord de l’eau, le thème de l’année 2007 était "Rues et Chemins".
Nous avons arpenté les rues, les places, les "terriers" du bourg de Vicq. Les murs des maisons livrent des messages sur l’histoire du bourg. L’aspect actuel est le résultat de transformations incessantes : des maisons se construisent, d’autres disparaissent, des baies sont bouchées, des arbres sont abattus et remplacés par d’autres. Des dates sont gravées sur les linteaux, mais il faut souvent chercher dans la mémoire des gens, ou les écrits, pour faire l’histoire des lieux. Le pont est un exemple de ces transformations : le premier pont suspendu, emporté par une crue, est reconstruit, puis remplacé par un autre pont suspendu avec un tablier métallique, lui-même remplacé par un pont en béton.
Des rues qui parlent
La déambulation dans les rues fait émerger des souvenirs : le bazar où l’on trouvait de tout, le forgeron que l’on entendait tôt le matin, le sang dans le caniveau devant l’abattoir, la couturière chez qui on a fait son apprentissage… On se souvient de l’intense activité qui régnait dans les années 1950 et 1960. Les services publics (écoles, poste, etc…) fonctionnaient pleinement. Plus loin dans le temps, on se remémore le champ de foire ou le travail des jours à la main dans les différents ateliers. Les rues et les places servaient de cadre aux fêtes : défilés de chars, processions de la Fête-Dieu, cortèges de mariage… . La fête des laboureurs regroupait des centaines de personnes pour le banquet sur la place.
Dans cet environnement familier, beaucoup d’éléments architecturaux passent inaperçus, alors qu’ils témoignent d’un style de construction : des épis de faîtage, des linteaux, des corniches, des fenêtres… Beaucoup de maisons possédaient un escalier à balet : certains ont disparu, d’autres ont été transformés. Le style tourangeau côtoie le style berrichon. La tuile plate est dominante, mais l’ardoise a fait sa place dans des maisons plus récentes.
Le patrimoine, notre ressource
Dans les années 1960, beaucoup de jeunes ont quitté le bourg pour aller travailler en ville. L’activité commerciale et artisanale s’est réduite. Le nombre d’habitants a rapidement diminué. Le nombre d’enfants a suivi la même évolution et la commune a dû batailler pour conserver son école. De plus de 1400 habitants au début du XX ème siècle, la commune est passée à moins de 700 à la fin du siècle.
Cependant, depuis une dizaine d’années, la chute démographique a cessé et le nombre d’habitants tend même à augmenter. D’anciens Vicquois reviennent au pays, d’autres personnes viennent s’installer. Le travail de mémoire que représente la confection de ce livre est le produit de rencontre entre les nouveaux habitants, les Vicquois revenus au pays, et ceux qui y ont passé toute leur vie.
Le patrimoine constitue le bien commun, la ressource du pays pour son développement. Cette publication atteindra son but si elle contribue à mieux le faire connaître, le respecter, l’entretenir.