Le chantage à l’emploi de la Société Ligérienne Granulats
Dans un courrier adressé à la Mairie d’Yzeures sur Creuse (4 avril 2013). La Ligérienne Granulats annonce des mesures supplémentaires qu’elle souhaite présenter au Conseil municipal.
Ce courrier fait surtout un chantage à l’emploi sans fondement, en présentant des chiffres sur le nombre de salariés dans les entreprises d’Yzeures (CMC et CMA).
La Ligérienne affirme que l’autorisation d’extension permettrait de pérenniser ces emplois, en faisant croire que ces sociétés ont besoin de ses granulats.
La société Orbello nous a confirmé son intention d’ouvrir la carrière du site de Gaudru à la fin du mois d’août 2013. Elle pourra fournir sable et granulats aux entreprises de la région (140 000
tonnes pas an), et en particulier celles d’Yzeures (CMC, CMA).
Alors que nous sommes tous très inquiets pour l’emploi, il est inadmissible que la Ligérienne fasse la confusion entre ses intérêts commerciaux et la pérennisation de l’emploi à Yzeures.
Lavage et concassage sur la plateforme de CMC : une mesure qui déplace le problème
La mesure la plus spectaculaire proposée par la Ligérienne concerne un traitement des granulats sur la plateforme de la CMC, à l’entrée du bourg d’Yzeures-sur-Creuse.
L’annonce est faite sans aucune présentation des conditions de ce traitement : bassins de décantation, ressources en eau, transport des fines de lavage...
Cette proposition ne fait que déplacer le problème.
L’impact sur le bourg est négligé
Le dossier soumis à l’enquête publique présentait une étude d’impact. Les habitants ont pu se prononcer en prenant connaissance de cette étude. La Ligérienne envisage un déplacement du criblage
concassage sans étude d’impact, sans consultation du public, alors que l’impact pour les gens du bourg sera très important.
Quelles conséquences sonores ? Quelle consommation d’eau ? Quel usage des
produits de décantation ? Les besoins en eau ?
• Le dossier de demande prévoyait la nécessité de disposer de 50 m3/h.
« Préalablement aux phases de criblage concassage, le tout venant sera lavé pour éliminer les particules fines. Cette opération impliquera un débit d’eau d’environ 50 m3/h».
A la Pierre Levée, l’eau devait être puisée dans le plan d’eau. Sur le site de la CMC, à Yzeures, où seront pris ces 50 m3/h ?
• Le dossier prévoit deux bassins de décantation : « une cinquantaine de mètres
de longueur, 5 m de largeur et environ 4 m de profondeur (soit une capacité de 1 000 m3 chacun).
Est-il possible creuser de tels bassins sur la plateforme de la CMC à Yzeures ?
Si ce dispositif de bassins de décantation est maintenu, le volume d’eau consommé
serait d’environ 5 m3/h ou 40 m3/jour.
Le transport des 39 000 m3 de matériaux argileux ?
Le volume de fines de lavage (matériaux argileux) sur la durée de l’exploitation serait de 39 000 m3. (2 000 m3 par an.) Il était prévu d’utiliser ces matériaux pour le
remblayage en cours d’exploitation.
Ces matériaux seront-ils ramenés sur le site ? Il faut alors prévoir des rotations de
camions.
Le transport
La Ligérienne multiplie les offres pour tenter de résoudre le problème du transport. Pour le passage dans le hameau de Confluent, elle proposait le détournement avec l’utilisation de bennes
agricoles. Maintenant c’est la proposition d’un huissier pour constater les éventuels dégâts sur le bâti ancien de Confluent.
Quant au nombre de passages de camions, La Ligérienne fait de nouveaux
calculs. Le dossier de demande annonçait jusqu’à 66 passages au rythme maximum
d’exploitation. Elle annonce maintenant seulement 18 passages, avec un seul camion (sans énoncer la méthode de calcul). Et comme il faut bien se démarquer du concurrent, on annonce des impacts
«pollution et trafic» deux fois moindre par rapport à Gaudru. Une formule qui fait croire que La Pierre Levée est une alternative à Gaudru, alors qu’il faut considérer le cumul.
La Ministre de l’écologie attentive à la compatibilité avec le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
Dans le dossier présenté au commissaire enquêteur, l’association VGCA montre que la Ligérienne tente d’échapper à la loi sur l’eau qui s’est traduite par le SDAGE Loire-Bretagne 2010-2015.
Le SDAGE prévoit un principe de réduction des extractions des granulats alluvionnaires en lit majeur. La carrière actuellement autorisée se situe à la confluence de la Creuse et de la Gartempe.
Elle est située dans le lit majeur. Le dossier d’extension présenté par la CMC en 2010 avait été refusé pour cette raison. Le projet est représenté en juillet 2012, avec des ajustements. Nous
considérons que malgré ces ajustements le projet reste soumis la directive du SDAGE.
Delphine Batho, Ministre de l‘écologie, du développement durable et de l’énergie, a envoyé le 22 mars, un courrier au Maire d’Yzeures.
Elle énonce la procédure et conclut : « L’ensemble de vos inquiétudes et de vos préoccupations concernant l’impact environnement de ce projet doit être pris en compte. A ce titre, je peux vous
assurer que la compatibilité de ce projet avec les SDAGE devra être garantie par le pétitionnaire.»
Les nouvelles propositions de la Ligérienne n’apportent aucune garantie sur cette question.
Demandons le respect de la consultation publique et du vote des conseils municipaux
La Ligérienne se montre très assurée sur l’issue de la procédure. Dans le courrier à la Mairie elle annonce que « l’ensemble de ces mesures et celles proposées dans le cadre du projet seront
reprises dans l’arrêté préfectoral autorisant l’ouverture de la carrière aux lieux-dits « La Cour et «La Pierre Levée».
Le projet de La Ligérienne devait obligatoirement faire l’objet d’une enquête publique. La proposition de présenter de nouvelles mesures au Conseil Municipal ne respecte pas cette procédure. Il
ne s’agit pas de trouver un arrangement entre une municipalité et une société, mais de respecter la procédure de consultation publique et de vote des différents Conseils Municipaux concernés.
16 juin - Participez à la Journée du Patrimoine de Pays sur le site de la Confluence
Chaque année, l’association VGCA participe à la Journée du Patrimoine de Pays et des Moulins. Cette journée est l’occasion de faire découvrir des édifices, des sites, des objets, des
savoir-faire.
Cette journée nationale est programmée cette année le dimanche 16 juin et l’association a décidé d’organiser cette manifestation sur le site de la Confluence, avec des expositions, des balades,
des visites, des rencontres...